Retour en 2012.

À l’époque, je me spécialise dans le rachat d’invendus de grandes marques pour les revendre à l’export. Avec un entrepôt de 1500 m², un chiffre d’affaires de 5 à 6 millions d’euros, et une équipe de 14 personnes, les affaires se portent bien.

Un jour, mon apporteur d’affaires m’informe d’une opportunité chez El Corté Ingles, le géant des grands magasins en Europe. Un lot de 6000 paires de chaussures GUESS, deux collections en arrière, est disponible à un prix négociable.

Ni une ni deux, je fonce.

Alors que j’attends l’arrivée des camions, seul un d'entre eux se présente. Inquiet, j’appelle mon transitaire, qui m’informe que le second camion a été volé.

La nouvelle est un choc : j’avais déjà engagé la vente de ce stock avec des clients européens prêts à l’acheter au prix fort. Ma marge de 90 000 euros s'évapore.

Pour empirer la situation, le stock du camion restant est incomplet, impossible à vendre en l’état. Obligé de brader le lot à un cash & carry pour 10 euros par paire, je perds le bénéfice espéré.

L’assurance me rembourse pour le reste, mais le gain potentiel s’est volatilisé.

Cet incident m’a enseigné une leçon coûteuse mais essentielle : ne jamais faire voyager de marchandises sans une assurance ad valorem à 110 %.

Ce type d’assurance couvre la valeur des biens en cas de vol ou de dommage, en offrant une couverture supérieure à leur valeur déclarée pour compenser les frais supplémentaires.

L’import-export est un secteur où l’opportunité rime avec risque. Ce n’est pas seulement une question de transactions mais de vigilance constante.

Même lorsqu’une opération semble bien maîtrisée, les imprévus peuvent survenir.